Platon

Une introduction

Muthos, Mystères, Tragédies, Dialogues, Logos

Karl Popper, le néo-libéralisme et la totalisation/le totalitarisme

Avant et après la seconde guerre mondiale, des individus, notamment des professeurs, se sont réunis dans des groupes de réflexion, pour parler de sujets politiques et économiques. De l'un d'eux, se crée, le 10 avril 1947, "La Société du Mont-Pèlerin", en raison de la localisation d'une conférence, sur 10 jours, dans un village suisse. Des intellectuels connus s'y étaient retrouvés : à leur tête, Friedrich Hayek, Milton Friedman, Karl Popper, et bien d'autres...

La dite "société" existe toujours, elle a son site Internet. Un extrait d'une conférence annuelle est partagé ci-dessus, et il faut écouter les propos de celui qui s'exprime pour mesurer le chaos intellectuel sur lequel il se fonde et qu'il promeut, par des considérations favorables au colonialisme occidental, par une ignorance de la réalité culturelle et historique des populations d'Amérique du Nord. Sur la page superficielle, partielle et partiale, de Wikipédia consacré à cette "société", il est au moins signalé que ces congressistes étaient soutenus par des puissantes entreprises. Eminence grise de cette association, Hayek était un admirateur de António de Oliveira Salazar, lequel a imposé un régime de 4 décennies d'austérité radicale au Portugal. Et, le fait est bien connu, les "Chicago Boys" n'ont pas hésité à se déplacer dans le Chili tombé sous la botte de Pinochet pour conseiller le dictateur fasciste sur des "réformes", qu'il a mis en oeuvre. Or, Karl Popper, membre de cette sinistre confrérie, a écrit "La société ouverte et ses ennemis", dont le propos est conforme au dogme de Winston Churchill, puisqu'il en dit que "L'objet de ce livre est d'aider à la défense de la liberté et de la démocratie. Je n'ignore rien des difficultés et des dangers inhérents à la démocratie, mais je n'en pense pas moins qu'elle est notre seul espoir. Bien des exemples montrent que cet espoir n'est pas vain". Popper confond donc les régimes parlementaires d'Europe de l'Ouest, d'Amérique du Nord, avec des "démocraties", et il faut bien constater que, hélas, plusieurs décennies après de telles confusions et simplifications, de nombreuses personnes répètent, volontairement ou involontairement, l'affirmation de Popper, sans l'interroger, ni surtout la démontrer. Selon la caricature que Popper donne de l'oeuvre de Platon, celui-ci aurait proposé une communauté totalitaire, dans laquelle l'individu aurait été écrasé par la communauté. La lecture superficielle de La République de Platon, le conduit à cette simplification/condamnation, sans prendre en compte que, avant Platon, le gouvernement des Trente a procédé à des assassinats politiques, dénoncés par Platon (cf. notre texte dans la partie blog sur Platon et sa famille, notamment son oncle Critias), et que la "démocratie", avant ce gouvernement et après la fin de celui-ci, a procédé à l'écrasement/élimination de nombreux citoyens, par la privation de biens (les sans, domicile, avoir financier), comme par la condamnation judiciaire, avec, évidemment, le cas emblématique et tragique de Socrate. Mais pourquoi Popper est-il si remonté contre Platon ? C'est ce que celui-ci constate et dénonce les principes et les effets de la ploutocratie, sur les 4 siècles qui ont précédé son temps, et que Popper, précisément, avec le néo-libéralisme, défend une ploutophilie destinée à aboutir à une ploutocratie radicale, les régimes capitalistes néo-libéraux. Or nous avons désormais le recul sur ce que sont ces régimes, quand ils existent, comme par l'Angleterre de Thatcher, la France actuelle, l'Argentine de Milei, les Etats-Unis de Trump, et tant de clones : ces régimes sont liberticides et dès lors qu'ils sont instaurés, comme des prisons, leurs tenants s'organisent pour qu'il soit impossible d'en sortir, de remettre en cause les principes, politiques et économiques. Avec ces régimes, COMME AVEC SALAZAR, l'austérité est le nom de la gestion permanente des finances publiques, au profit d'une minorité, laquelle n'hésite pas à "sacrifier" tant d'individus, de tant de façons différentes. Le plus comique, s'il est possible d'en rire, c'est que Popper met en cause Platon par l'accusation de totalitarisme, quand le néo-libéralisme concret, réel, historique, démontre qu'il est un totalitarisme, à la 1984 d'Orwell, dans lequel une novlangue sert à mal nommer les faits et les choses, à inverser les significations. En France, à l'été 2024, le président en place a explicitement rejeté le résultat des élections selon les pratiques constitutionnelles de la République actuelle, en refusant de reconnaître ces résultats, en refusant d'appeler pour le poste de premier ministre une personne issu du premier groupe politique à l'Assemblée Nationale. Et bien d'autres décisions et mesures peuvent être citées, lesquelles, ensemble, forment une cohérence clairement orientée contre les droits des citoyens, les libertés civiques. Le néo-libéralisme est donc un discours public, une "rhétorique", derrière laquelle les intentions réelles sont autres. Platon est un penseur qui, précisément, a dévoilé l'existence de tels faussaires/tricheurs/menteurs, en mettant en cause leur participation à une Histoire qui, systématiquement, fait du mal et finit mal, ce qu'un Popper a bien compris mais à propos de quoi il a fait le choix d'être dans le camp des enrichis de - à l'instar de leurs prédécesseurs, les sophistes.

Le livre est désormais disponible au format numérique.

Du 10 novembre jusqu'au 10 décembre, il est disponible à prix réduit, 3,99 euros.

Ce site est le prolongement du livre "Platon, Une introduction...". Comme le livre, il ne contient pas une biographie de Platon, puisque les informations et les hypothèses concernant sa vie, sont exprimées sur de nombreux sites spécialisés, dans de nombreux ouvrages. Ils ne proposent pas également une présentation scolaire, ou académique, de Platon et de son oeuvre. Le livre et le site proposent des lectures de celle-ci, de prendre en compte chaque détail, comme nous le faisons pour un tableau.

Par exemple, dans ce tableau, nul ne songerait, pour le prendre en considération puis en parler, à nier explicitement un détail, à le penser et à parler de lui, comme si tel ou tel détail ne faisait pas partie de l'ensemble. Or les oeuvres "littéraires", sont composées par un ensemble d'images, comme des pixels : chaque lettre, associée à d'autres, forme un mot-image, et les phrases forment des images. Avant la photographie et le cinématographe, chaque lecture d'un livre consistait en une floraison d'images, selon les capacités, "l'imagination" des lecteurs - puis la photographie et le cinématographe sont venus proposer leurs productions, "reproductions".

C'est ce que fait la série, "Fondation" (ici, saison 3), à partir de la saga d'Isaac Asimov. Les récits-dialogues nous proposent une suite d'images, contraignantes et floues, puisque, à la différence des auteurs en littérature, Platon n'énonce pas des descriptions précises des personnages, des caractéristiques de leur corps, de leur allure, etc. Mais pour ce qui lui importe, Platon est précis. C'est ce qui est expliqué, par exemple, concernant le début de "Politeia" ("La République"). Il se trouve que certains détails sont très significatifs, "changent tout". Des lectures rapides ont pu favoriser des interprétations superficielles. Dans un ouvrage de 96 pages, il ne s'agit pas d'expliquer tout, ce qui est, de facto impossible, mais, en rendant explicite la structure de l'oeuvre, des détails importants sur ces représentations, il y a et il y aura un acquis essentiel, celui de ne pas confondre la pensée de Platon avec ce qu'elle n'est pas. A partir de la somme des détails que nous devons prendre en compte, quelle image globale pouvons-nous et devons-nous former de cette oeuvre ?

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Ce site est publié à partir de septembre 2025. Au fur et à mesure des prochains mois, de nouvelles publications seront ajoutées, dans les catégories-pages indiquées en en-tête. Dans les prochaines semaines, plusieurs sujets importants évoqués ou présentés, analysés, dans ce livre, seront développés dans des textes complémentaires.

La présentation du livre :

Si des encyclopédies et des "IA" prétendent que sur chaque sujet, elles ont, sont, les réponses, la lecture de celles-ci conduit souvent à la conclusion que les promesses ne sont pas tenues, parce que des questions restent sans aucune réponse, parce que des questions ne sont pas posées. Les nouvelles générations peuvent se réjouir : il y a bien du travail pour elles, et cet ouvrage entend le démontrer à propos des Dialogues de Platon. De ceux-ci (2000 pages dans une édition récente en un seul volume), ce livre est une "introduction" : 30 ans après un travail universitaire consacré à Platon, préparatoire à une thèse en Philosophie, de nombreuses lectures et recherches sur le sujet, des années d'enseignement, il s'agit, par ces 5 entrées, Muthos (les récits), Mystères (l'expérience et ses secrets), Tragédies (l'Histoire et ses représentations), Dialogues (la relation humaine idéale), Logos (la Parole), de révéler l'ensemble de la structure de cette pensée, ses conditions, ses problématiques, objectifs, dons. Dans ses principes, il y a la Musique, décisive, pour désigner toute la culture, le corps humain si particulier, avec, par exemple, ses visions, l'importance des autres êtres humains (au point que le dernier grand personnage des Dialogues est appelé, simplement, "l'Étranger"), la construction de nos communautés, le projet d'une meilleure pensée, d'une meilleure Parole, pour une meilleure Communauté, enfin, unie - parce qu'il n'est pas possible de comprendre cette pensée sans connaître ce problème des Grecs, leur penchant pour les querelles et pire encore. La pensée de Platon est autrement plus complexe, subtile, puissante, que ne le dit la fameuse caricature par Karl Popper (Platon, totalitaire !). Si elle peut être contredite, critiquée, il faut au moins la connaître réellement. Des anti platoniciens explicites, comme Nietzsche, ont pu y prétendre mais n'ont rien proposé qui soit à la hauteur. Pour affronter un géant, qui n'est pas un cyclope, il ne faut pas se réduire à la négation infantile, à la réduction caricaturale, puisqu'il faut en avoir une véritable connaissance et se connaître soi-même, ce qui n'est pas aussi facile qu'on peut le croire et le dire. Si Platon a bien perçu et évoqué l'existence et l'impression publique des prétentieux, il n'a que faire de ces tricheurs, ceux qui font semblant. Et nous ? Il appartient à chacune, chacun, de décider où elle et il se situent.

Questions/réponses

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Le livre, avec son titre et son ISBN, 9782322574278, peut être commandé sur le site de la Maison d'édition, Bod, mais aussi via toute librairie, physique, comme en ligne.

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Jean-Pierre Vernant Jean‑Pierre Vernant (1914‑2007

De formations : Historien, anthropologue et philosophe français, spécialisé dans la Grèce antique, en particulier, les mythes, la tragédie et la société grecques. Agrégé en philosophie en 1937 ; Membre de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale (chef des FFI en Haute‑Garonne sous le nom de « Colonel Berthier »). professeur au Collège de France et membre du CNRS, où il a dirigé la section d’anthropologie de la Grèce ancienne. Œuvres majeures : Mythe et tragédie en Grèce ancienne (avec Pierre Vidal‑Naquet); Œdipe et ses mythes (avec Pierre Vidal‑Naquet); L’univers, les dieux, les hommes (essais sur la pensée grecque)