Socrate avant Socrate : mais comment Socrate est-il devenu Socrate ?

9/11/20252 min read

a statue of a man holding a book
a statue of a man holding a book

Comme les siècles obscurs grecs, il y a encore tant d'inconnues...

De Socrate, il y a ce que nous savons : né à Athènes vers 470 av. J.-C., il fut le fils d'un sculpteur et d'une sage-femme. Ce que nous appelons de nos jours, une "éducation", en y intégrant une formation scolaire, nous savons qu'il n'en eut pas, pas plus que les autres jeunes Grecs, puisque un tel processus de formation n'existait pas, et que c'est par son action civique, politique, le fait que Platon s'inspire tant de lui, que la première école/université de l'Histoire est apparue, avec, l'Académie. Ce que nous considérons comme un acquis général, dominant, positif, la capacité à savoir lire et écrire les signes du code d'une écriture/langue, l'immense majorité des Grecs de son temps ne le pouvait, même si, suite à l'apparition de l'alphabet grec, ils en étaient de plus en plus capables. Entre eux, dans ce qui circule au sein des cités, et en particulier d'Athènes, les écrits ne sont pas si nombreux, mais en deux siècles, il y a une explosion de la productivité littéraire, dont les "sophistes" sont emblématiques. Mais faut-il savoir lire pour être "cultivé" ? L'intelligence humaine n'a pas attendu l'écriture pour se constituer et progresser, et après qu'elle soit apparue, cette intelligence humaine a continué d'exister ET continue d'exister sans. Mais l'écriture, en tant que visibilité, fixité, transpose physiquement, des pensées, des affirmations, expose des informations ou des pseudo informations, affiche un code culturel, une langue, et facilite l'accès aux autres codes - l'informatique étant le dernier avatar de cette Histoire.

De cette jeunesse de Socrate, de sa "formation" personnelle, nous savons peu, comme nous savons peu de ce dont il a fait l'expérience en tant que citoyen d'Athènes, et notamment à l'occasion des guerres de celles-ci, des combats guerriers auxquels il a participé. Par contre, nous savons que ce que nous appelons "la guerre du Péloponnèse" a été un tsunami de violences, et que par, combats guerriers, nous n'évoquons pas des escarmouches entre gentlemen, mais des corps-à-corps extrêmement violents. Or, il n'y a pas de cas où de telles expériences n'affectent pas les hommes qui ont tué et ont failli être tués.